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Le Louvre d’Abou Dabi, symbole du soft power français

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En mars 2007, les Emirats Arabes Unis et la France signaient un accord de coopération culturelle sur 30 ans marquée par la création d’un musée universel sur l’île de Saadiyat (« île du bonheur ») à Abou Dabi. Témoin de l’expertise française, l’ouverture de ce musée réalisé par l’architecte Jean Nouvel est le symbole d’une culture qui s’exporte et d’une France qui rayonne à l’international.

Image de synthèse du Louvre D'Abou Dabi par l'architecte français Jean Nouvel
Image de synthèse du Louvre D’Abou Dabi par l’architecte français Jean Nouvel

En échange d’un chèque annuel de 30M d’euros, la France s’est engagée à prêter des œuvres de sa propre collection (300 au début, dont un tiers issues du Louvre), à organiser chaque année quatre expositions, et à mettre à profit son savoir-faire culturel en prodiguant des conseils aux Emirats Arabes Unis (EAU). L’objectif pour le musée est, à terme, de remplacer les œuvres prêtées par la France en se constituant sa propre collection. Le projet s’inscrit donc dans une stratégie plus large décidée par les Emirats Arabes Unis : diversifier une économie largement dépendante des hydrocarbures. Conscient de l’épuisement de ses réserves d’hydrocarbures, qui lui ont tout de même rapporté 129 milliards de dollars en 2013, le pays a fait le pari sur le tourisme de luxe dont Dubaï et Abou Dabi se veulent les vitrines.

Mais si le Louvre d’Abou Dabi est un investissement supplémentaire des Emirats Arabes Unis pour le tourisme, le musée est également le témoin d’une culture française qui rayonne dans le monde. Le soft power, notion développée par Joseph Nye décrivant le pouvoir d’influencer indirectement un acteur par des moyens non-coercitifs, de la France semble donc s’exprimer à travers cet exemple. Riche de 445 alliances françaises et 96 instituts français dans le monde en 2013, la France peut se targuer d’un réseau culturel prolifique. François Chaubet affirmait d’ailleurs que la France s’était largement appuyée sur son soft power culturel, représenté par ses artistes, écrivains et intellectuels ainsi que son réseau extérieur, pour influencer les élites mondiales au XXe siècle.

Peut-on alors dire que ce soft power est efficace aux Emirats Arabes Unis ? Les relations économiques, principalement dans le domaine de la culture et de l’industrie, entre les deux pays sont au beau fixe. Les Emirats Arabes Unis sont ainsi le premier client de l’Hexagone dans la région. En 2014, les exportations françaises y ont progressé de 2,1% pour s’établir à 4,1 milliards d’euros, lui permettant de réaliser un excèdent commercial de 3 milliards d’euros (son 3ème solde commercial derrière le Royaume-Unis et Singapour). Dès lors, force est de constater que notre savoir-faire culturel et technologique rejaillit dans le domaine économique et sûrement géopolitique, à l’heure où les Etats-Unis perdent du terrain dans la région.

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